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Un internaute déçu témoigne

"LinkedIn, le réseau des blaireaux

Ce qui fait le succès de ce genre de services, c'est un phénomène de masse critique. Plus il y a de monde, plus c'est utile car vous allez trouver un contact "proche de vous", c'est à dire que la chaîne des intermédiaires pour accéder à ce contact restera courte. Il est plus facile de contacter quelqu'un en lui disant, "je vous appelle de la part de machin", que "je vous appelle de la part de chose, qui connaît bien truc, qui connaît votre copain machin".

L'ambigüité avec LinkedIn, c'est que tout ça est hyper-marketing et tout est fait pour vous faire sentir proche de n'importe qui. J'ai eu du mal à trouver un contact dont je sois distant de plus de 3 intermédiaires (et en fait c'est normal, si chaque personne est liée directement à 20 contacts, par exemple, on est lié à 400 contacts pour 2 intermédiaires, 8000 pour 3, 160 000 contacts pour 4, etc...). En y réfléchissant, toute personne que vous croisez dans la rue vous est probablement liée par une chaîne de 3 ou 4 intermédiaires au maximum. Vous pourriez l'aborder pour faire du business, mais vous ne le saviez pas. Grâce à LinkedIn, vous le pouvez !

Car faire du business, du "networking", c'est visiblement la grande affaire de LinkedIn. Il y a là un foule de gens aux dents longues qui écument le Web à la recherche de contacts qu'on espère fructueux, à défaut de profonds.

Comme le succès de LinkedIn repose sur la multiplication du nombre d'adhérents, mais qu'en même temps il faut cultiver la notion de contact privilégié, de sélectivité sans laquelle la plupart des gens ne s'inscriraient évidemment pas, LinkedIn propose même des phrases types pour les CV ! Ce qui fait que vous naviguez à travers des CV langue de bois, dont le style fairait pâlir d'envie les propagandistes officiels de l'ancienne Union Soviétique. J'ai souvent dû m'y reprendre à 3 fois pour reconnaître les biographies de mes anciens collègues de travail sur LinkedIn !

Finalement, on atteint le but inverse : vous ne reconnaissez même plus les gens que vous connaissiez !

Et tout ça, ça multiplie les tapeurs, les Séraphin Lampion du Web, les grands requins glands qui vont vous démarcher, vous solliciter avec les dents de devant qui traînent. Et vous allez vous même en faire partie, parce que LinkedIn, il paraît que ça cartonne. Vous aussi (moi aussi !), vous allez être capable de repérer la bonne personne, de connaître ses goûts, ses activités, son "profil", de vous en servir pour établir une proximité qu'on espère juteuse.

Avec LinkedIn, l'Enfer, c'est toujours les autres, mais Big Brother, c'est vous."